Bad Penny Blues

À Londres, à partir de 1959, une bande enthousiaste d’étudiants en art et de musiciens se lance dans le tourbillon de la mode et de la création artistique, bousculant le conformisme et les conventions. La narratrice et styliste, Stella, est mariée avec Toby dont elle découvre l’homosexualité. Elle fait aussi d’étranges et angoissants rêves prémonitoires alors que la police des moeurs enquête sur les meurtres successifs de jeunes femmes ; pour l’essentiel, ce sont des prostituées endurcies, en lien avec un réseau de proxénétisme « aggravé » mondain. L’Anglaise Cathi Unsworth, musicologue et journaliste engagée, s’appuie sur une affaire de moeurs jamais élucidée. Personnages fictifs et réels (Mosley, lord Somerset, etc.) se croisent de Mayfair à Portobello, de Notting Hill à Soho… Construit en trois parties, ce thriller comporte quarante-quatre chapitres dont tous les titres en anglais constituent une « bande son » empruntée aux années 1950-1960 (Paul Anka, The Beatles…). On suit tour à tour un jeune inspecteur, ému par la vision des victimes mais contrarié par l’exigence d’un ordre moral dépassé, et l’héroïne, symbole d’une génération d’artistes prolifiques. Sur fond de « scandale sexuel », un tableau âpre et pessimiste d’une certaine société.