Viktor Landauer, riche industriel juif, et sa jeune épouse Liesel, confient la construction de leur maison à l’architecte moderniste Rainer von Abt. Celui-ci réalise pour eux près de Prague une extraordinaire villa aux parois de verre, très avant-gardiste pour les années 1920. Cet écrin luxueux abrite des années de bonheur mais ne les protège pas des événements extérieurs. Hitler progresse en Europe et Viktor, conscient du danger, choisit l’exil et émigre en Suisse avec sa famille et Katalin, sa maîtresse et gouvernante des enfants. Hana, l’amie intime de Liesel, mariée à Oscar, juif également, décide de rester à Prague. Le palais de verre, inspiré de la villa Tugendhat, construite par Mies van den Rohe à Brno en Tchécoslovaquie, pivot de cet ample roman, est constamment évoqué. De 1920 à 1990, occupée par les nazis puis les Russes, la maison subit tous les soubresauts de l’Histoire et pour la famille qui en est chassée, elle incarnera toujours un rêve perdu. Simon Mawer (Le nain de Mendel, NB janvier 1999) mêle superbement drames historiques et personnels. Ses personnages, pris dans la tourmente et confrontés à des choix terribles, nous entraînent irrésistiblement dans leur sillage. Un brillant survol d’une période sombre.
Le palais de verre
MAWER Simon