En 1958, Edgar est appelé en Algérie. Pendant trois ans, le jeune Breton, sympathisant communiste, découvre les différents protagonistes de cette guerre et participe à des opérations militaires imposées. Il observe les exactions de tous bords et subit la torture pour des compromissions discutables. Épris de la fille d’un pied-noir, activiste de l’OAS, il s’efforce d’être un témoin objectif et courageux. Les révélations sur les engagements paternels pendant la seconde guerre mondiale le replongent dans les meurtrissures intérieures et les choix de vie difficilement justifiables. Dans ce premier roman, écrit sous forme d’un journal, l’écrivain met en scène un échantillonnage de personnages partisans d’une cause ou d’une autre et confrontés aux convictions du narrateur. Si le cheminement psychologique de ce dernier est relativement bien analysé, les autres héros s’avèrent parfois caricaturaux. L’enchaînement de situations dramatiques dans lesquelles ils se trouvent impliqués n’apporte aucun éclairage original sur la guerre d’Algérie. Des lieux communs sur les personnalités et les événements historiques et une écriture trop classique ne sont pas faits pour accrocher.
Le temps de rêver est bien court
LONGUESPÉ Bertrand