Max

COHEN-SCALI Sarah

Max est un enfant du « Lebensborn ». Il naĂźt -signe des dieux- le 20 avril 1936, jour anniversaire du FĂŒhrer. Soumis immĂ©diatement au programme d’éducation de la nouvelle race, il s’ingĂ©nie Ă  ĂȘtre « parfait ». À six ans, dur Ă  toute souffrance, il aide Ă  l’enlĂšvement de petits Polonais. Le pensionnat les attend, oĂč coercition et propagande doivent les germaniser. Max y rencontre Lukas, juif polonais, sĂ©lectionnĂ© pour son aryanité ! Étonnamment, il se lie d’amitiĂ© avec ce garçon rebelle et dĂ©couvre enfin qu’il a un coeur


Sarah Cohen-Scali construit un roman provocateur en donnant la parole Ă  un enfant qui dĂ©crit, avec une minutie glacĂ©e, le dĂ©roulement du plan de Himmler dont il est un des  « bĂ©nĂ©ficiaires ». La rigueur de la documentation donne la mesure de l’horreur. Mais, au-delĂ  de sa dimension historique, ce roman est une fable : le hĂ©ros-enfant tient des discours d’adulte ; les pĂ©ripĂ©ties romanesques sont peu crĂ©dibles. Qu’importe ! Il s’agit de dĂ©noncer, par l’exemple, une entreprise de dĂ©shumanisation.  L’écriture est sobre : exceptĂ©e l’ironie dramatique, il y aurait de l’indĂ©cence Ă  rechercher l’effet. L’émotion jaillit de la rĂ©alitĂ© sous-jacente.