Le 11 mars 2011, une vague de plus de dix mètres balaie la côte nord du Japon sur plus de 500 kilomètres. La ville de Kesennuma, port de pêche et chantier naval important est ravagée par le tsunami. Le jeune Sosuke, refugié sur le toit d’un lycée, sur une colline, assiste impuissant au désastre. Il recherchera en vain les membres de sa famille dans une ville qui n’est plus que décombres déchiquetés par la puissance de l’océan. Le roman de Richard Collasse (Saya, NB septembre 2009, prix CBPT 2010) s’articule en deux parties : le récit de Sosuke écrit heure par heure après le tremblement de terre puis celui de son jeune oncle Eita, venu de Tokyo à la recherche des survivants de sa famille. Deux visions du monde japonais, celle de Sosuke, respectueux de ses ancêtres et de la tradition, digne face au malheur et au désespoir, celle d’Eita, riche citadin désabusé qui ne croit plus en rien. L’auteur, qui vit au Japon, s’est rendu dans la région ravagée. Son émotion face à ce drame et à ses acteurs est tout à fait perceptible et son récit, qui fourmille de détails infimes, donne pleinement la mesure de la catastrophe.
L’océan dans la rizière
COLLASSE Richard