Ugo Massi, jeune architecte parisien, crée des projets, parfois utopiques, mais qui « restent du rêve à produire de l’espoir pour les masses ». Fils d’un ancien des Brigades Rouges condamné pour meurtre et depuis en cavale, Ugo, orphelin de mère, a passé son enfance dans une communauté libertaire. Le 11 septembre 2002, une fliquette des RG lui montre des photos de son père vivant. Les souvenirs refont surface et le lancent sur les traces de celui qu’il croyait mort. Auteur d’ouvrages pour la jeunesse, Boris Le Roy signe ici son premier livre pour adultes. Entrecoupé de retours en arrière et de réflexions sur l’activisme de l’extrême gauche italienne, le récit se déroule au rythme syncopé d’une double enquête : la filature, calme et méthodique, et la contre-enquête, fiévreuse et émotionnelle du héros. C’est avec une bienveillance inquiète – car tout peut basculer au moindre geste – que l’on accompagne le parcours initiatique et libérateur de ce fils, avide de connaître son père, à jamais prisonnier d’une cavalcade désespérée, et de lui pardonner. Malgré un style très travaillé et beaucoup de métaphores architecturales, l’écriture est nerveuse et les dialogues souvent percutants.
Au moindre geste
LE ROY Boris