Ce nouveau livre dâElfriede Jelinek se compose de huit monologues construits sur des thĂšmes prĂ©cis : le temps qui passe inexorable, un retentissant scandale politico-financier, lâaffaire Natascha Kampusch, si dĂ©rangeante, les sports dâhiver, vĂ©ritable religion autrichienne, la MĂšre dĂ©testĂ©e, le PĂšre mĂ©prisĂ©, et lâamour, plus illusoire et sordide que jamais via internet. Le lecteur est vivement sollicitĂ© Ă travers le langage implacable et tranchant de lâauteur, oĂč chaque terme en appelle un autre et dont le sens glisse jusquâĂ lâobsession et la nĂ©vrose dâune femme animĂ©e dâun rage froide. Musicienne, elle a empruntĂ© le titre Winterreise (Voyage dâhiver) Ă des lieder de Schubert pour cet ouvrage dĂ©routant dont le vocabulaire est âhardâ et la lecture ardue et qui, comme dâautres (Enfants des morts, NB fĂ©vrier 2007), peut soulever incomprĂ©hension et polĂ©mique. Le sous-titre Une PiĂšce de thĂ©Ăątre laisse aussi perplexe mais peut-ĂȘtre la vie nâest-elle quâune tragĂ©die que le prix Nobel de littĂ©rature de 2004 explore jusquâaux trĂ©fonds trĂšs noirs de son Ăąme.
Winterreise
JELINEK Elfriede