Les dents de ma mère

Anne, vingt-sept ans, vit avec sa mère et n’existe que par elle et à travers elle, et ce depuis sa naissance. Le mariage de la jeune femme, ses essais littéraires, toute sa vie sont organisés sans la moindre intervention de sa part ni en tenant compte de son avis. Ses quelques tentatives pour échapper à l’emprise maternelle sont autant d’échecs. Va-t-elle cette fois-ci, enfin, aller au bout de sa décision : partir à Bruxelles vivre avec Alexandre ? La relation mère-fille est décrite de façon vivante (Bonne à rien, NB septembre 2007). Quelques clins d’oeil accrocheurs à un univers bling-bling pimentent le récit. Le comportement de la mère narcissique, cannibale et… pitoyable, est analysé de façon convaincante. La manière dont s’installe la dépendance matérielle et affective de l’héroïne est décryptée avec justesse et humour. On peut regretter qu’un masochisme complaisant (autobiographique ?) nourrisse l’inspiration littéraire du nouveau roman d’Amandine Cornette de Saint Cyr.