Mensonges, mensonges… À son conjoint ou à soi-même, entre amants ou dans les familles… Demi vérités qui camouflent les responsabilités, freinent les décisions… Non-dits mortifères générant des bilans amers… Grands-parents, parents, petits-enfants, jeunes et vieux couples, ces menteurs ou ces taciturnes sont, comme leurs victimes, allemands ou américains, tous universitaires, écrivains, musiciens ou femmes au foyer – aussi dures que dévouées –, avec des écarts de fortune, de statut social, de culture qui suscitent les malaises. Souvent, ils portent les cicatrices d’une enfance blessée. Les situations ? Celles d’un quotidien un peu inhabituel, voyages, vacances, anniversaires. Couleurs et atmosphères changent au gré des sept « histoires » et de la même manière, tempo du suspense et procédés narratifs. Motivations, hésitations, réactions des protagonistes apparaissent dans leur diversité, d’une profondeur souvent poignante comme dans la nouvelle où un vieux père brise sa carapace en partageant avec son fils son amour de Jean-Sébastien Bach. Après Le retour (NB février 2007), Schlink poursuit son exploration des âmes ordinaires.
Mensonges d’été
SCHLINK Bernhard