Les artistes d’aujourd’hui, les Damien Hirst ou les Murakami, savent à merveille monnayer leurs productions. Ce n’est pas nouveau. Dürer, Cranach, Titien, le Greco reproduisaient à tour de bras tout ce qui pouvait se vendre. « La nature profonde de Rubens tenait du boutiquier ». Rembrandt était « le boursicoteur de ses propres toiles », Canaletto « le stratège de l’export » et Courbet, « le VRP de son art ». La souffrance a été le fonds de commerce de Van Gogh et Picasso était « un vrai-monnayeur ».L’auteur, spécialiste du marché de l’art, voit ces peintres à sa triste lorgnette. Tout en évoquant abondamment Andy Warhol, elle retrace brièvement leurs vies et, s’appuyant sur des citations critiques, détaille à satiété leur amour de l’argent. Le propos n’est pas toujours convaincant et l’ardeur à réduire artistes et génies à cette préoccupation paraît suspecte. Les peintres ont toujours eu besoin d’argent pour vivre, beaucoup ont associé la réussite financière à la reconnaissance de leur talent. Est-ce si étonnant ?
Les artistes ont toujours aimé l’argent
BENHAMOU-HUET Judith