Chaque fin de semaine, la mamie de Julie vient passer deux jours à la maison pour que son mari puisse se reposer. Pas facile pour la petite fille qui ne reconnaît pas la mamie qu’elle a toujours connue. Elle répond à côté de la question, porte un manteau d’hiver au mois de mai, répète souvent la même chose. Julie s’inquiète : sa grand-mère peut-elle guérir ? Va-t-on la mettre dans une maison de retraite ? Sa mère a oublié un rendez-vous, ne sait pas où sont ses clés : va-t-elle devenir comme mamie ?
Aux questions de Julie, à ses angoisses répondent quelques phrases explicatives sur la maladie d’Alzheimer. L’intention est de prendre en compte l’enfant qui peut se sentir délaissé, toute l’attention de ses parents étant reportée sur la malade, d’éviter le sentiment de culpabilité et de parler vrai. Le contraste entre le bonheur partagé avant la maladie et la lente déchéance qui prive Julie d’une tendre complicité est peu souligné et le propos manque d’affectivité : intelligent et utile avant tout. Les illustrations neutres aux personnages stylisés et couleurs tendres tiennent l’émotion à distance mais du coup, l’album est vite lassant, intéressant surtout pour les adultes.