Soixante-quinze pour cent pour les employeurs, vingt-cinq pour cent pour soi. Câest ainsi que Vatanescu se retrouve mendiant professionnel sous lâodieuse surveillance dâun truand russe, dans les rues glacĂ©es dâHelsinki, rĂȘvant dâacheter un jour des chaussures Ă crampons pour son petit garçon restĂ© au pays. Le hasard et un lapin blessĂ© lâaidant, le voici qui Ă©chappe aux trafiquants dâĂȘtres humains. Il sâenfuit vers le Nord, fait quelques rencontres secourables et passe de boulot en boulot, toujours honnĂȘte, bon, travailleur, humain, toujours Ă rĂȘver de chaussures Ă crampons en compagnie de son lapin. Lâavenir va sâĂ©clairer. Le rĂ©cit, rebondissant et burlesque, des tribulations du sympathique Rom sâentrecoupe de ses rĂ©flexions, Ă©tonnements, questions insĂ©rĂ©s en italique dans le texte. De son cĂŽtĂ©, le truand russe transcrit, dans une langue vigoureuse, lâhistoire de son enfance et les cahots inattendus dâune existence survoltĂ©e. La vie, la culture finlandaises sont Ă©voquĂ©es sans cesse avec une affectueuse ironie, Ă partir du regard des deux protagonistes. Le dĂ©nouement, rĂ©solument invraisemblable, transforme en conte moral et politique cette histoire Ă laquelle on aimerait croire.
Les tribulations d’un lapin en Laponie
KYRĂ Tuomas