Laissé seul avec la consigne habituelle « tu n’ouvres à personne », Martin s’ennuie un peu. Sa mère, partie depuis quelques mois, est injoignable. Tout à coup on tambourine à la porte. Une femme sanglote et le supplie d’ouvrir, qui prétend connaître son père. À 10 ans, Martin ne se laisse pas embobiner, il exige des réponses précises. Convaincu, il ouvre la porte. Cette grande femme maigre, exubérante et bruyante, s’endort sur le canapé du salon. Qui est-elle ? Que va dire son père ? Le lendemain matin au réveil son père le rassure et murmure « on a une étoile à la maison, tout va bien »…Écrit à la première personne dans un style direct, ce roman amusant est un peu brouillon. L’auteur y analyse avec réalisme et sensibilité les sentiments d’un enfant qui a besoin de tendresse et imagine naïvement que la danseuse ferait une bonne amoureuse pour son père. Le monde de la danse est décrit avec authenticité ; la danseuse étoile fragile et non-conformiste suscite l’admiration de tous. Abandonnée par un chef d’orchestre, ses tourments sentimentaux d’adultes interesseront-ils les jeunes lecteurs ? Le dénouement tiré par les cheveux (apparition in extremis de nouveaux personnages) peut les déconcerter. C’est dommage car les sentiments des uns et des autres sont bien vus. Distrayant, à partir de 9 ans.
Mon père, l’étoile et moi
CORIDIAN Yann