Une partie de chasse

DESARTHE AgnĂšs

Tristan chasse, contre son grĂ©, en compagnie de trois autochtones pour se faire accepter dans le village. Jeune homme introverti et romantique, il surmonte les propos gouailleurs de l’équipĂ©e et la nausĂ©e qui l’envahit. Par inadvertance, il blesse un lapin qui devient son compagnon de misĂšre tandis que l’un des chasseurs tombe dans un trou. En attendant les secours, Tristan reste Ă  ses cĂŽtĂ©s. Un ouragan dĂ©vastateur le conduit Ă  creuser, sur les conseils du lapin, un terrier protecteur. LĂ , les langues se dĂ©lient, les douleurs de la vie s’expriment et les comptes se rĂšglent. AgnĂšs Desarthe (Dans la nuit brune, NB octobre 2010) offre un rĂ©cit intimiste, sorte de fable philosophique dans laquelle les animaux ont la parole. L’écriture est fluide ; l’intrigue bien menĂ©e fait dĂ©couvrir par petites touches la nature humaine en opposition avec l’animale : violence contre pulsion. Cette partie de chasse, symbole d’un rite de passage, met en exergue la souffrance : douleur insurmontable de la perte d’un enfant, abandon et trahison. Pourtant, ce roman est plaisant Ă  lire car empli d’optimisme et d’avenir.