Pendant un banquet à Samarkand. Alexandre le Grand, pris d’un malaise, se meurt aux portes de l’Inde, alors que des manoeuvres se jouent autour de Dryptéis, veuve d’Héphasteion, fille de Darius et belle-soeur du roi macédonien. Ses fidèles et les rois vaincus défilent à son chevet. Le corps est transporté vers son pays d’origine, escorté de pleureuses qui cherchent à maintenir le deuil pour prolonger la paix, et du fidèle Ericléops, le cavalier sans tête. La violente guerre de succession qui oppose les Diadoques, anciens généraux loyaux, Ptolémée notamment, dépouille Alexandre de toute survivance physique. Le ton sobre, l’économie de mots, le temps utilisé, la construction des scènes simultanées donnent une grande puissance à ce roman où s’entremêlent bases historiques qui ont bouleversé le monde et envolées fantasmagoriques. Descriptions et inventions se succèdent dans le temps et dans l’espace, développant une magistrale épopée. Laurent Gaudé, passé maître dans la forme imaginaire (Les oliviers du Négus, NB juillet-août 2011), entrecroise surnaturel et Histoire en un ensemble captivant.
Pour seul cortège
GAUDÉ Laurent