Guillaume Berkeley, dix-neuf ans, et son aîné, Victor, sont les jeunes seigneurs de l’île anglo-normande de Malderley qui appartient à leur famille. Leur mère, Virginia, remariée à Philippe, régente famille et population avec la même autorité et n’a jamais autorisé ses fils à quitter l’île. Cet isolement est rompu chaque été par Simon Bloch, un critique d’art, qui les éblouit avec ses récits parisiens. En 1939, l’arrivée de Pauline, la fille de leur beau-père, fait voler en éclat ce bel équilibre. Guillaume s’enfuit à Paris chez Simon. Son journal est remis à son frère après la guerre. Les singulières confessions de Guillaume couvrent les années 1939-1945 et dressent le portrait affûté d’une personnalité pétrie de contradictions. Les convictions de ce jeune homme, trop tôt livré à la guerre, oscillent au gré de ses rencontres. Protégé par un Juif, il écrit néanmoins à « Je suis partout ». Collabo, il s’engage dans la Résistance. Dans ce long roman effervescent et brillant, l’auteur (L’enfant du premier matin, NB février 2012) pointe le Paris de la collaboration et ses odieux trafics. Personnages réels et fictifs s’y croisent, les événements se bousculent et ne laissent aucune place au répit ni à l’ennui.
Les fidélités successives
ESTIENNE d'ORVES Nicolas d'