À Mumbai (l’ancienne Bombay), la tour A de la société coopérative immobilière Vishram est « de bonne qualité » et ses occupants forment une communauté chaleureuse. Ils appartiennent aux classes moyennes d’un pays en pleine évolution. Quand le promoteur Darmen Shah envisage de remplacer la tour A par un immeuble de luxe, il propose aux copropriétaires de séduisantes indemnités d’expropriation. Mais les statuts exigent l’unanimité et Masterji, instituteur retraité que tous respectaient, refuse de signer. Ses anciens amis semblent prêts à tout pour toucher le magot… Comme dans ses précédents ouvrages (Les ombres de Kittur, NB octobre 2011), Aravind Adiga dresse un portrait de la société indienne contemporaine où cohabitent traditions ancestrales et dérives de la modernité. La liste liminaire des habitants et de leur CV abrégé est bien utile pour les suivre dans leur vie quotidienne, évoquée avec verve et un certain humour. Malgré une intrigue sans vraies surprises, on s’attache à ce récit sans concession et à des personnages dont le cynisme et l’égoïsme, même mêlés de bons sentiments, sont traités avec une ironie cruelle.
Le dernier homme de la tour
ADIGA Aravind