Napoléon Ier et Alexandre Ier, souverains de deux États qui dominent l’Europe au début du XIXe siècle, sont officiellement alliés depuis le traité de Tilsitt (1807) et l’entretien d’Erfurt (1808). Le premier est davantage un conquérant militaire qu’un doctrinaire, le second se montre plus idéologue – opposition atténuée par les conséquences des événements politiques et économiques internationaux et un certain flou dans les objectifs. Turquie, provinces danubiennes, rêve oriental, blocus continental, avenir de la Pologne, alliance avec la Suède et projets matrimoniaux provoquent des poussées de tension alternant avec des périodes d’euphorie. L’influence des conseillers diplomatiques joue un rôle essentiel dans Le Choc des Empires jusqu’à l’issue dramatique. L’analyse de Charles Zorgbibe, jurisconsulte et auteur de nombreux documents biographiques (Talleyrand et l’invention de la diplomatie française, NB mars 2012), suit l’évolution historique des positions réciproques des deux monarques et leur traduction dans les faits. L’emploi fréquent de citations de courrier, de documents officiels, de conversations restaurées, permet de coller au plus près à l’histoire, mais la multiplicité des nuances nuit parfois à la compréhension. Quelques années vitales pour l’avenir d’un continent sont fouillées avec minutie et révèlent, parfois avec excès, les dessous d’une période agitée.
Le Choc des Empires : Napoléon et le tsar Alexandre
ZORGBIBE Charles