La théorie de l’information

Dès son adolescence solitaire Pascal Ertanger, surdoué en mathématiques, découvre la programmation informatique. Il perfectionne ensuite le Minitel, dont la spécialisation pornographique lui apporte à vingt ans, en 1987, gloire, fortune et amour à problèmes. Anticipant la mondialisation de l’information, devenu un maître des réseaux télématiques, très compétent en affaires, ce milliardaire renfermé, qui a opportunément sauté dans le bolide Internet, modifie le monde économique et politique français dont il fréquente les dirigeants. Sans amour, sans famille, il ne rêve que de l’avenir du 2.0, voire du 3.0… Ouvertement inspiré de la vie d’un grand patron aux multiples casquettes, ce premier roman emprunte son titre abstrait à un scientifique américain dont les travaux sont explicités. Des pages savantes plutôt ardues s’intercalent entre les chapitres « romanesques ». Le style clair, mais sec et parfois laborieux, provoque assez vite l’ennui. L’historique de la communication des trente dernières années est fouillé et fastidieux. Attention, ce livre n’est pas un vrai roman ! Le « geek » génial et immature peut disparaître du récit et y revenir sans qu’on s’en émeuve. Les réflexions sociétales, métaphysiques, voire théologiques que suscite le bouleversement annoncé conduisent à un vrai délire auquel on reste indifférent.