Une bestiole est tombée du ciel, un jour. Elle est noir uni, mais cela ne dure pas. Croisant un tigre, elle lui emprunte, admirative, quelques rayures. Même manège avec les pois de la coccinelle, les taches de la panthère, les rayures du zèbre et du serpent, les carrés de la girafe, et même … le code-barre du robot! La voici devenue une belle bête bigarrée, assurément originale. À ses risques et périls!
Triste fin, commente laconiquement l’auteur sardonique, qui s’est bien moqué de sa créature insatiable (« Je les veux! » s’exclame-t-elle comme une ritournelle à chaque page). La ronde est animée d’un micro suspense: jusqu’où ira-t-elle ? Sur fond de couleur unie, différente à chaque fois, évoluant à la façon d’un arc-en-ciel, la bête aux poses tordues (par l’envie?) et les animaux qu’elle « copie » se font face, silhouettes noires et graphiques cernées d’un cadre noir végétal, tel une liane. Moralité: l’envie est mauvaise conseillère, et mieux vaut ne pas trop se distinguer dans la jungle. Et cette morale a beaucoup moins d’importance que l’éclat de rire qui ponctue la chute!