L’homme qui faisait vieillir

LACERDA Rodrigo

Étudiant somnolent en fac d’histoire, en pleine crise de doute, Pedro rencontre le professeur Nabuco, qui accepte de le prendre en charge, et change lentement mais radicalement son approche de la vie. Un amour-passion partagĂ© avec Mayumi, filleule du professeur, brillante Ă©tudiante en France, pourrait faire renoncer l’un ou l’autre Ă  sa vocation propre, car la sĂ©paration leur paraĂźt un acte insensĂ©. Elle est pourtant exigĂ©e par « l’homme qui faisait vieillir » comme Mayumi avait surnommĂ© leur MaĂźtre.

Le grand MaĂźtre puise dans la littĂ©rature une pĂ©dagogie dĂ©concertante basĂ©e sur la recherche personnelle, comme trouver la phrase clĂ© qui donne tout son sens Ă  la tragĂ©die de Shakespeare, Le roi Lear. C’est un pĂ©dagogue qui laisse son Ă©lĂšve trouver sa propre mĂ©thode, et poser ses propres questions ; progressivement, on se trouve entraĂźnĂ© avec Pedro dans un monde d’émotions, vers sa vocation d’écrivain. Fil conducteur du rĂ©cit, la dĂ©couverte du sens et de la valeur du temps, illustrĂ©e d’exemples vĂ©cus par le hĂ©ros (intensitĂ© du moment prĂ©sent, sens de l’attente), ouvre la voie Ă  d’autres lectures, d’autres rĂ©flexions. La lĂ©gĂšre touche d’humour des premiĂšres pages s’efface un peu vite, et la fin exhale un discret parfum d’eau de rose, sans que le rĂ©cit ne perde de ses qualitĂ©s de bon roman d’apprentissage.