Depuis quelques mois les morts étranges se succèdent dans ce village de Calabre. La populace en attribue la cause à la jeune femme guérisseuse qui vit dans la forêt. A mort la sorcière ! On ne la trouve pas chez elle, mais à sa place, caché, un jeune homme grièvement blessé et amnésique. On le transporte dans un monastère qui ressemble étrangement à celui du Nom de la rose. La présence du blessé déclenche immédiatement des assassinats mystérieux. Les moines sont ils visés ? Ou le jeune homme Giovanni? Avec la santé, les souvenirs lui reviennent, l’amenant à raconter une vie aux multiples aventures, tendue vers un seul objectif : séduire Elena la fille du doge, que lui, le petit paysan Calabrais, a croisée un jour. Dans sa quête amoureuse, il croise une jeune femme accusée de sorcellerie qu’il sauve d’un lynchage certain et qui lui révèle un étrange avenir. Puis il rencontre un vieux sage florentin qui l’initie à la philosophie et aux sciences
La suite, passionnante, qui sera à lire dans les prochains tomes de la série, est bien sûr connue des lecteurs du roman éponyme (de plus de 600 pages) de Frédéric Lenoir auquel les Notes bibliographiques (NB janvier 2007) attribuaient ces quelques lignes : « C’est dans le bouillonnement du XVIe siècle italien que Lenoir trouve ici son inspiration et démontre à nouveau son habileté à tricoter une intrigue palpitante. Toute la vie dangereuse et aventureuse reflète le profond et douloureux tiraillement du héros entre amour humain et soif de Dieu et d’absolu. Beaucoup d’action, de mystère et d’amour dans ce roman grand public au style enlevé dont l’originalité tient essentiellement aux nombreuses et très claires réflexions philosophiques, religieuses et astrologiques ».
Si le scénario, limpide, a su retranscrire fidèlement les aventures de Giovanni et décrire un monde italien vraisemblable animé par le dessin réaliste du grand et prolixe Griffo, on ne retrouve quasiment pas dans ce premier album l’aspect philosophique ou spirituel propre à la patte de l’auteur de L’âme du monde ou du Petit traité de vie intérieure. Cette BD est néanmoins un bon moment de détente offert par un auteur éclectique qui a réussi son coup d’essai.