Les atticistes

Amédée Astrofolli, né en 1930, se distingue parmi les grands esprits et dans les cercles de dames fortunées en créant le mouvement des atticistes, citadelle de la mesure et du bon goût français érigée contre la barbarie. Au comble des honneurs, il entre à l’Académie de l’Éternelle jeunesse… où l’on entendra bientôt parler de Marie-Albane de la Gonnerie. Née en 1950, son éducation aristocratique l’a conduite en mai 68 sur les barricades. Elle devient l’égérie de la Révolution Culturelle. Sémiologue éminente, un temps féministe (mouvement Fémi-no-mâle), elle combat pour la méta-littérature (graffitis dans les toilettes, etc.). Tout oppose ces tempéraments volcaniques et leurs échauffourées alimentent les colonnes du Globe, de Détonation ou de Chérubin. Mais l’Histoire est pleine de surprises. Eugène Green, homme de théâtre, cinéaste, écrivain (La Reconstruction, NB septembre 2008), connaît les milieux dont il parle. Leur parodie joyeuse et outrancière, la bouffonnerie des situations, les trouvailles stylistiques font sourire malgré (ou pour) leur pertinence meurtrière. Seuls parmi ces marionnettes, des jeunes de banlieues montrent quelque humanité. Les clés sont à trouver. Un atout de plus pour ce livre qui résume allégrement un demi-siècle de vie intello-mondaine.