Après avoir péniblement fortifié une crête du Viêtnam surnommée « Matterhorn », une compagnie de marines reçoit l’ordre de l’abandonner pour rejoindre à pied un autre secteur d’opérations. Cette même unité est chargée ultérieurement de reprendre cette position aux « Viêts ». Tous ces mouvements et ce siège se font dans des conditions épouvantables, le ravitaillement et l’évacuation des blessés et des morts par hélicoptères dépendant des conditions météorologiques. C’est souvent le ventre vide et malades que ces jeunes soldats doivent effectuer des déplacements périlleux dont ils ne comprennent pas toujours le sens. Karl Marlantes est un vétéran de cette guerre impopulaire. Son long et lent roman ne retient pas constamment l’intérêt. Il fait cependant ressentir fortement, et d’une écriture virile, ce qu’ont vécu les combattants américains : la nature hostile, les maladies tropicales, l’ennemi invisible mais toujours menaçant, les incompréhensions entre l’état-major et la troupe, la peur aux tripes constante, la mort des copains, les terribles responsabilités incombant à de trop jeunes lieutenants, les questionnements, et souvent un sentiment d’absurdité.
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MARLANTES Karl