Three Pines, un charmant village du Québec, est dominé, dans les deux sens du terme, par une maison délabrée et sinistre. Au cours d’une séance de spiritisme, une personne y meurt. Est-ce une mort naturelle, un meurtre ? Gamache, inspecteur-chef de la sûreté de Montréal, est chargé de résoudre le mystère. Lui-même est l’objet de calomnies nées du ressentiment suscité par une ancienne affaire qui a brisé la solidarité de la police. Ce « cruel mois d’avril » marque le renouveau de la nature, mais le temps n’est pas encore stabilisé et la vie, comme l’amitié, ne triomphe pas nécessairement.
Ce village, tout comme l’inspecteur, est récurrent dans l’œuvre de Louise Penny (Sous la glace, NB janvier 2012). Les habitants sont analysés, tous attachants mais avec pour certains une part sombre. L’élucidation du meurtre, car c’en est un naturellement, et la conspiration menée contre Gamache évoluent parallèlement dans un crescendo troublant mais tardif qui se dilue peu à peu dans un fatras psychologique où le suspense se fraie laborieusement un chemin. Le coup de théâtre final, bien évidemment surprenant, a l’inconvénient d’être artificiel. Reste la description de cet est canadien pittoresque, paisible et charmeur.