Le narrateur, né en 1975, argentin, dépressif, revient d’Allemagne pour voir son père hospitalisé. Dans le bureau paternel, il découvre un épais dossier composé de coupures de presse, de carnets de notes et de documents hétéroclites qui traitent d’un fait divers crapuleux, vieux de plusieurs années. Un certain Burdisso, vivant très modestement dans la ville natale du narrateur, a été assassiné et jeté dans un puits après avoir été dépouillé de tout. Pourquoi le père, journaliste, s’est-il intéressé à cette histoire ? Tandis qu’il lutte contre la mort, le fils, à son tour, reprend l’enquête. Comme l’explique lui-même Patricio Pron, ce roman « à l’apparence d’une histoire personnelle et intime » est aussi la chronique d’une génération qui n’arrive pas à vivre, celle des fils de ceux qui se sont battus contre la dictature. Le livre rassemble des bribes de récits qui finissent par donner forme au puzzle ; il ressasse le mal-être d’une Argentine profondément atteinte par son déni du passé. Premier roman traduit en français de Patricio Pron, qui a l’âge de son héros, L’Esprit de mes pères est une oeuvre ambitieuse, récit qui avance à cloche-pied, fiction qui tente de retrouver une réalité occultée.
L’esprit de mes pères
PRON Patricio