DSK décrypté par trois aliénés pas si fous que cela, tel est le prétexte du roman de Stéphane Zagdanski (Jouissance du temps, NB juin 2005). Bénéficier d’une intelligence supérieure et se conduire comme un singe Bonobo, alterner péroraisons et SMS débiles, DSK – « Disgusting Sex King » –, un être dépourvu de coeur, est habillé pour la postérité. Il n’est pas la seule cible de l’auteur, le portrait de Nicolas Sarkozy, « chouchou » gesticulant, est d’une ironie mordante sans véritable méchanceté. Poursuivons l’iconoclasme : les médias, ces « cloaca maxima» à destination de « l’homme-ça-pionce», Steve Jobs, le gourou psychorigide, Facebook et Twitter, officines d’abrutissement communautarisé, les psychiatres, succession d’aliénés… Seul à être épargné, le médiatique avocat de DSK, Benjamin Brafman ! Les analyses sont d’une férocité rabelaisienne. Les anecdotes parfois truculentes sont mêlées à des rappels historiques. Dans un véritable feu d’artifice de jeux de mots, critique de notre monde régi par la « Mafi » (marchés financiers) et philosophie roborative s’entrechoquent jusqu’à l’indigestion.
Chaos brûlant
ZAGDANSKI Stéphane