Pour une fois, les parents de Georges ont eu une bonne idée en lui offrant des jumelles à l’occasion de son entrée en 6ème. Il découvre le quartier vu d’en-haut et la nouvelle voisine qui se débat pour accrocher un rideau. Elle tombe, jure et renonce, au son d’une musique rock étourdissante. Tant de transgressions et un physique à la hauteur conquièrent Georges qui la baptise du nom de son idole : Arsène (Wenger), l’entraîneur des bleus. Il propose de promener la chienne d’Arsène et s’introduit dans son intimité. Un jour, elle disparaît…On suit Georges dans le microcosme de ce quartier populaire de Paris, riche en personnages pittoresques dont la fille de la gardienne lui commente les faits et gestes. Il s’épanche chez Ali, le libraire misanthrope qui vire les clients dont les goûts lui déplaisent. Les parents sont réduits à des clichés : mère affolée et anxieuse, père pontifiant, incapables de communiquer avec leur préado. Les épisodes invraisemblables (la soirée en boîte avec les footballeurs) forcent le trait comique soutenu essentiellement par l’écart entre les sentiments d’un gamin et la vie d’Arsène telle qu’il l’imagine et qu’on devine comme dans un miroir déformant. On ne s’ennuie pas mais on reste en superficie de cet univers gentiment rétro créé par Juliette Arnaud – scénariste – pour son premier roman.
Arsène
ARNAUD Juliette