Mother

Sa mère a un prénom. Lui, l’enfant unique, adoré, se désigne par ces mots : le fils. Il est adopté par Robert, le mari de sa mère, et porte son nom qui commence par un L. Très tôt la mère s’adresse à l’enfant comme à un adulte, le prend à témoin de ses foucades, de ses irrésistibles attirances, lui parle de son père, le géniteur, en bien ou en mal, c’est selon. Elle se passionne, vibre, s’active. La voilà végétarienne, ou médium. Robert est la stabilité, la bonté, l’homme qui fait tenir le fils debout à travers les étapes de sa vie.Luc Lang (Esprit chien, NB avril 2010) décortique les attitudes et les paroles de sa mère. Il reconnaît son adoration pour cette femme fascinante, avoue sa soumission à son égard, puis sa révolte et son exaspération. Implacable, il dissèque sans beaucoup de respiration les sentiments et ressentiments qui l’ont secoué de la petite enfance à l’âge adulte. Il s’adoucit en disant son admiration pour son beau-père, son « bon père ». Un livre dense, écrit avec fougue et mordant.