Yu Ting heurte à la porte de sa maison. On la suit dans le jardin plein de lumière où sa grand-mère a préparé son repas sur une table basse auprès de laquelle elle brode des oiseaux rouges sur des semelles, sous l’oeil du chat. Chaque phrase décrivant l’image s’ajoute aux précédentes comme dans La maison que Pierre a bâtie.Sur les fonds blancs le décor et les personnages se détachent en couleurs fraîches et douces. On suit la petite fille de dos à la porte, on découvre le jardin où elle pénètre par la droite – seuls sa jambe et son bras qui pousse un jouet sont visibles. Puis le chat, perché sur le toit, attire le regard de Yu Ting vue en plongée. Les plans se resserrent sur les personnages, la tête de l’enfant au-dessus de son bol. Le bol lui-même raconte une histoire. Le pêcheur qui le décore rentre lui-aussi à la maison avec ses prises. Tout évoque une Chine traditionnelle, loin des villes surpeuplées : la maison, les vêtements, le repas et même les ciseaux de la grand-mère. La tendresse et la simplicité des rapports humains parlent en revanche aux enfants du monde entier.
La maison de Yu Ting
THIOLLIER Anne