Tous plus ou moins habités par une passion destructrice – jalousie, vengeance, haine, folie – les personnages de ces dix nouvelles, parues dans différentes revues de 2005 à 2008, évoluent dans une atmosphère trouble et angoissante savamment distillée par la plume habile et mordante de Joyce Carol Oates qui sait faire monter la tension. Il y est question de l’enfance meurtrie, de l’ambiguïté des sentiments, de la violence ordinaire qui traverse les êtres, les familles, les couples, avec, en toile de fond, l’Amérique hypocrite. Pourtant seuls trois ou quatre de ces récits sortent réellement du lot, contrairement à ceux du recueil précédent (Le Musée du Dr Moses, NB mai 2012). Les autres, trop délayés, alourdis par une profusion de détails et de digressions ou affadis par une chute décevante, perdent de leur vigueur sous-jacente.
Étouffements
OATES Joyce Carol