Tamar est une jeune fille peu ordinaire : fascinée par la mort, elle pose un regard étrange et poétique sur le monde et les êtres qui l’entourent. Sa mère ne l’aime pas assez parce qu’elle pleure trop Rafi, son petit frère mort noyé ; Dolfi, son cousin, trop beau pour être heureux, ne joue plus de son violon. Sa tante Lali est hystérique et son amie, Manuela, amoureuse de l’amour. Tous ces personnages se croisent, au détour des cimetières qu’affectionne tant Tamar, qui, désespérément, reste spectatrice de sa vie. Dans ce roman aussi beau qu’original, Ornela Vorpsi (Buvez du cacao Van Houten !, NB septembre 2005) chante la mort : elle s’en approche, la pressent, la décrit, l’apprivoise. Les tombes livrent leur secret aux vivants. C’est le manque d’amour qui tue. La jalousie d’une fillette pour son petit frère, l’indifférence d’un jeune homme pour les soupirs d’une voisine : désirs, passions et tourments sont au coeur de cette histoire. Écrit comme une antienne, avec un phrasé lumineux qui file les métaphores et qui enroule les répétitions comme un refrain, ce livre retrouve les accents et les mots magiques de l’enfance où rêve et réalité se confondent. Étrange et envoûtant.
Ci-gît l’amour fou
VORPSI Ornela