Rose afghane. Nouvelles

ANDRIAT Frank

Sous le rĂ©gime taliban, une jeune femme au chevet de sa fille, blessĂ©e dans un attentat oĂč son Ă©poux perdit la vie, lui chante le paradis perdu, la belle Ă©poque avant l’arrivĂ©e des chars soviĂ©tiques dont sa mĂšre gardait un souvenir magnifiĂ©. Sa petite soeur fut sauvĂ©e des roues d’un blindĂ© par un soldat russe. Cet instant de rĂ©demption, elle le raconte comme une litanie Ă  son enfant, lui distillant l’espĂ©rance. Dans la nuit, il faut « croire au bonheur, c’est vivre et ça conjure la mort »

Une parmi six nouvelles qui nous plongent au coeur de l’Afghanistan (oĂč l’auteur n’est jamais allĂ©), dans la vie de six adolescentes aimant leur pays «aussi blessĂ© qu’il soit, aussi fou qu’il puisse ĂȘtre» et que l’exil exalte. Dans un style littĂ©raire, poĂ©tique, parfois incantatoire, l’auteur Ă©voque avec sensibilitĂ©, sans tomber dans le pathos, diffĂ©rentes situations oĂč s’expriment l’horreur de la guerre, le courage et la difficultĂ© pour les habitants Ă  vivre un conflit qui les dĂ©passe, dĂ©truit leur quotidien, les rĂ©duit Ă  l’état de pions, victimes du terrorisme comme des frappes de la coalition. Une belle rĂ©flexion sur la complexitĂ© et l’ambivalence des sentiments.