Comme dans un miroir

Une célèbre avocate norvégienne mandate le détective Veum pour retrouver sa soeur et son beau-frère soudainement disparus. Elle craint que le « pacte macabre » qui conduisit leur mère et son amant au suicide en 1957 ne se soit reproduit. Cette affaire, qui refait surface chaque fois que le privé interroge des proches, se double d’une suspicion de trafic de produits sensibles de la part de l’employeur du disparu. Veum a ses convictions, à lui de trouver les preuves ! D’un roman à l’autre (L’écriture sur le mur, NB février 2011), Gunnar Staalesen explore, de son écriture fluide et sans concession, des destins intenses et fulgurants aux répercussions néfastes. Élucider un fait divers classé depuis longtemps et faire remonter la souffrance aux racines de l’enfance donnent de l’étoffe aux personnages et de l’ampleur au récit. Simple dans son traitement et seulement desservi par un nombre important de patronymes norvégiens, le roman évolue dans une ambiance bergmanienne de sensations, de dissimulations et d’échos du passé. Si la réflexion prime sur l’action, les cadavres, qui apparaissent et qui ne sont pas ceux qu’attend l’enquêteur, pimentent ce policier inhabituel.