Onze nouvelles dressent un tableau du Nigeria d’aujourd’hui après soixante ans d’indépendance, des États islamisés au nord, au delta du Niger dévasté par le pétrole au sud, en passant par la ville tentaculaire de Lagos. Femmes lapidées, épouses battues, jeunes gens sans autre espoir de survie que trafics et petits boulots, migrants clandestins vers l’eldorado européen, passeurs de drogues, enfants de familles riches étudiant en Angleterre, voilà les protagonistes de ce théâtre tragique. Sefi Atta, comme dans ses romans précédents (Avale, NB juillet-août 2011), dresse un portrait affligeant de son pays. Elle dénonce sans concession la corruption généralisée, le clientélisme, le trafic d’influence, l’appât du gain, les bakchichs sans lesquels rien ne fonctionne. Les hommes s’opposent aux femmes, les musulmans aux chrétiens, les puissants aux pauvres. Grâce à une belle écriture, on s’attache aux acteurs, en particulier aux personnages féminins victimes mais porteurs d’espoir. Un témoignage qui fait réfléchir.
Nouvelles du pays
ATTA Sefi