Stockholm 1938. Le bureau des étrangers ne désemplit pas. Ilse, secrétaire venue en Suède dès 1933 et Arnold, journaliste free lance, juifs allemands, sont menacés par l’aryannisation, même en exil. Paul, syndicaliste, est recherché par la Gestapo. Les scrupules humanistes du chef du bureau ne sont pas partagés par ses adjoints ni par ses supérieurs. Aux lenteurs administratives succèdent les mesures vexatoires après la Nuit de Cristal le 9 novembre.On découvre la position pour le moins ambigüe du gouvernement suédois à l’encontre des réfugiés, vite convaincu de souscrire aux thèses du Reich et soucieux de préserver ses fructueux échanges avec un important client. On parle d’« invasion » d’étrangers, on redoute une vague de criminalité. Les rumeurs nourrissent l’antisémitisme, on procède au comptage des étrangers puis à leur internement. Des couples se forment et résistent diversement aux exactions, révélant leurs faiblesses, malmenés par un destin à l’ironie macabre, avec ce ton juste et cette écriture fluide propre à l’auteur. Après Une île trop loin (Livrentête 2004)* qui relate l’accueil de deux fillettes autrichiennes en Suède, Annika Thor s’adresse à des adolescents et des adultes avec des personnages malmenés, animés du désir de vivre malgré tout. *la série des 4 romans est rééditée en un seul volume.
Si ce n’est pas maintenant, alors quand ?
THOR Annika