Le dernier moine de Tibhirine

DERWAHL Freddy

Fils d’un meunier lorrain, Jean-Pierre Schumacher a toujours eu le grand dĂ©sir de faire partie d’un ordre contemplatif. En 1964 il rejoint le monastĂšre trappiste de Tibhirine en AlgĂ©rie oĂč il occupe les charges de pĂšre hĂŽtelier et de comptable. Ceci lui permet d’avoir de nombreux contacts avec la population locale, moins peut-ĂȘtre que frĂšre Luc, le mĂ©decin, avec lequel il fraternise beaucoup. Ils oeuvrent Ă  leur façon au rapprochement entre chrĂ©tiens et musulmans, diffĂ©remment du pĂšre prieur Christian de ChergĂ© dont l’érudition les dĂ©passe parfois. Depuis le drame de mars 1996, la communautĂ© de Tibhirine n’existe plus et frĂšre Jean-Pierre, le dernier trappiste survivant, poursuit sa mission au monastĂšre Notre-Dame de l’Atlas Ă  Midelt au Maroc. C’est lĂ  que, pendant quelques semaines, Freddy Derwahl, dĂ©jĂ  auteur d’une biographie d’un moine, Anselm GrĂŒn, est venu recueillir ce tĂ©moignage d’une foi aussi simple qu’indĂ©fectible, en consacrant en alternance un chapitre Ă  sa vie quotidienne prĂšs des moines, ce qu’il appelle « son livre d’heures », et l’autre Ă  faire revivre Tibhirine grĂące aux souvenirs de frĂšre Jean-Pierre. Son commentaire du bouleversant testament de Christian de ClergĂ©, dit avec ses mots et sa foi lumineuse, donne une dimension supĂ©rieure Ă  ce bel exemple de courage et de sĂ©rĂ©nitĂ©.