Le collier de la colombe

Que se passe-t-il dans Abourrouss, impasse surpeuplée et pauvre, proche du sanctuaire de La Mecque ? Une femme a été retrouvée nue, assassinée, deux jeunes filles ont disparu… La Clé ouvrant la Kaaba n’est-elle pas perdue ? L’inspecteur Nasser enquête dans les ruelles et fouille l’histoire et les espoirs des habitants du passage. Les fantômes du passé mythique des Origines ou d’El Andaluz se réveillent tandis que monte la fièvre destructrice des promoteurs avides. Après Khâtem (NB novembre 2011), ce nouveau roman, dont l’intrigue policière est secondaire, a valu l’Arabic Booker Price à l’auteur saoudienne. Écrit à plusieurs voix – les mails d’une femme à son amant étranger, les chroniques insolentes d’un « fou » et le récit d’Abourrouss elle-même – d’une plume souvent poétique et voluptueuse, il peint sans fard La Mecque, les rites autour de la Kaaba et le quotidien difficile du petit peuple. La romancière excelle à croquer des portraits savoureux et brise quelques tabous dénonçant la condition des femmes. L’écriture très orientale par sa forme, parfois étouffante, rend difficile la lecture de cet ouvrage. Entre imaginaire et réalité, dans un monde menacé de disparition, il offre un véritable voyage au coeur d’un royaume très secret où l’honneur a plus de poids qu’une vie.