Va-t-en guerre

Faire la guerre, chez lui, c’était carrément obsessionnel. A-t-on jamais vu roi, digne de ce nom, ne jamais se livrer à cette valorisante activité ? Ce roi-là était agressif en diable et c’était là tout son malheur. Bien qu’il fût archi-prêt et suréquipé : « d’ennemis, il n’avait point ». Il eut beau tout faire pour s’en créer, rien ne se déclencha, aussi finit-il pas se déclarer la guerre à lui-même. Elle fut sans quartier et le roi obligé de se dédoubler. Du sommet de sa gloire, pourtant, il chuta !Cette fable sur l’absurdité de la guerre nécessite un certain niveau de lecture et de compréhension. Certes, les illustrations, toutes de noir et blanc sauf une tache colorée, sont génialement expressives et le texte sans difficulté majeure (hormis, peut-être, l’emploi du passé simple). La composition graphique est plus que parfaite, seule la morale-chute risque d’être difficile à saisir – ce qui serait dommage, tant elle est ironiquement pertinente et savoureuse.