« Ce vaisseau est notre tombe » : Légitime réflexion de John, seul survivant du Goliath 01. Touché par un nuage de météorites, le vaisseau pénitentiaire est en perdition. Plutôt que de laisser ses prisonniers s’échapper, le colonel Mercer élimine à coups de hache l’équipage et les passagers. Seul John a survécu. Errant dans les sombres entrailles de la prison volante, parsemée de débris de corps, il est confronté à ses hallucinations. Prenant la forme de Nancy, son amie d’autrefois, ou de visions déjantées, elles se mêlent à la réalité tout en l’accompagnant vers son seul objectif : s’enfuir grâce à la capsule de survie. Enfilant le scaphandre du chef de bord, il fait un détour par l’extérieur pour éviter le piège du sas. Mais comment franchir la dernière porte dont le système d’ouverture ne reconnaît que la voix de Mercer ?
Ce n’est que trois pages avant la fin que l’on pourra entrevoir l’étonnante clé de ce scénario noir et sanglant, mettant en scène un héros schizophrène. Un dessin anguleux lui forge un caractère exclusif. La tenue orange du prisonnier, les fictions colorées et les flots de sang contrastent avec un fond sombre dominé par les teintes verdâtres, communes aux décors et aux taches de vomissures. Traduisant la brutalité du récit, la mise en pages incruste des images violentes, largement bordées de blanc, sur des arrière-plans inquiétants. La fin laisse attendre une suite à ce récit ambigu.