Le XVIIIe siècle foisonne de techniques et d’idées nouvelles. Denis Diderot, qui a échappé à la carrière religieuse prévue par son père, réussit l’entreprise gigantesque de rédiger la première encyclopédie. L’écrivain et les éditeurs usent de stratagèmes pour contourner la censure de la religion et celle de la monarchie. Et s’il passe trois mois en prison, c’est à cause d’un texte libertin ! Homme de lettres à la culture immense, Diderot rend compte, à travers sa vaste correspondance, de la fin d’un monde et pressent les révoltes à venir. Jacques Attali replace judicieusement le lecteur moderne dans le contexte social et économique du XVIIIe siècle. La France joue encore un rôle prépondérant dans le monde, l’Angleterre détient la maîtrise des mers et du commerce, l’Amérique termine ses guerres intestines et la Chine se replie sur elle-même. Mieux appréhender le présent à l’aide du passé : tel est le propos de l’auteur. Malgré quelques maladresses de style, on se passionne pour cette époque et pour le regard précurseur de cet homme des Lumières.
Diderot ou le bonheur de penser
ATTALI Jacques