À la fin du XIXe siècle, en Provence, face à la montagne Sainte-Victoire, Victor Roumisse règne sur un vaste empire minier. Cet homme, dur et arriviste, n’a d’autre souci que ses intérêts, exerce sur les mineurs une autorité sans pitié, n’hésitant pas à réprimer d’une façon impitoyable leurs velléités d’améliorer leur sort, soutenu par des hommes de main employant des méthodes inavouables. Le drame survient quand sa fille, Eugénie, pour laquelle il envisage un mariage servant ses ambitions sociales et politiques, s’éprend d’un simple employé de la mine. Jean-Michel Thibaux, né à Toulon, affectionne particulièrement la région provençale (L’Olivier du Diable, NB janvier 2012) dont il décrit efficacement la nature belle et redoutable. Il excelle à peindre un monde de rivalités, haines sourdes et vengeances rurales où subsiste un zeste de sorcellerie. En revanche, son portrait caricatural de la bourgeoisie toute-puissante, voire sa cruauté criminelle, est excessf. La communauté des mineurs, qui se rassemble dans ses combats et ses espoirs de progrès, a droit à un traitement tout aussi manichéen mais plus sympathique. Le dénouement est assez peu vraisemblable.
Le Maître des Bastides
THIBAUX Jean-Michel