En 1914, quelque part entre Londres et New York, le transatlantique Impératrice Alexandra sombre après une explosion inexpliquée. Parmi les voyageurs qui peuvent monter dans des canots de sauvetage, Grace, en voyage de noces. Ces rescapés vont passer vingt et un jours sur une embarcation exiguë à lutter pour leur survie. Pourquoi, avec deux autres survivantes, la jeune femme va-t-elle être emprisonnée et de quoi sont-elles accusées ? Ce livre, paru en avril aux États-Unis sous le titre The Lifeboat, est le premier roman de l’Américaine Charlotte Rogan. Souvenir de ces trois semaines – écrit en prison par la narratrice – et déroulement du procès alternent. Comment peut-on juger équitablement des personnes qui luttent pour rester en vie et jusqu’où la morale humaine peut-elle s’exercer dans des conditions extrêmes ? Le suspense n’est pas lié au sauvetage qui est nécessairement advenu, mais au verdict. Les chapitres, rédigés agréablement, suivent l’écoulement des jours et une certaine incohérence du récit traduit avec efficacité la torpeur et les fantasmagories induites par la faim, la soif et l’angoisse. Un tragique huis clos qui crée une atmosphère irréelle, et donc irréaliste.
Les Accusées
ROGAN Charlotte