Simon vient de perdre son père surnommé Géronimo. Lors de la veillée funèbre il se souvient, par bribes, de ce père austère et rude. Élevé dans un milieu ouvrier, tout entier tourné vers le travail et le devoir, Simon est un jeune garçon qui rêve d’une autre vie, une vie où les livres, la rêverie et les loisirs ont leur place. Mais l’autorité du père, la routine familiale, le contraignent. Il reste incompris. Le père est mort, le fils se souvient : ce thème souvent abordé est ici transcendé par une écriture magnifique. Guy Goffette (Presqu’elles, NB juillet-août 2009) est d’abord un poète et cela se voit. Chaque souvenir d’enfance est ciselé comme un bijou, un bijou qui a du sens. L’école, le préau, les bêtises et les raclées qui s’en suivent, sont peintes avec une justesse inouïe. Ce style si pur excelle à dévoiler, sous l’amertume du garçon brimé par un père taciturne, une tendresse tout en demi-teinte, mais surtout l’incompréhension de deux mondes. Et comme le héros, nous aimons « ce long voyage immobile qu’on appelle lire », ici plus encore !
Géronimo a mal au dos
GOFFETTE Guy