La Symphonie des spectres

Séparé de son épouse et harcelé par le fisc, Peter Mickelsson est professeur de philosophie dans une université de second rang. Bien que ruiné, il achète sur la Susquehanna une vieille bâtisse que la rumeur dit hantée. Il tente de s’intégrer en restaurant sa maison, mais s’enfonce passivement dans l’alcool, la solitude jusqu’à la folie. Les fantômes du passé rôdent, les mormons aussi, sa relation avec une jeune prostituée dérape, des crimes s’accumulent… Aura-t-il « le courage de faire un petit pas pour réaffirmer sa dignité » ? John Gardner a publié ce roman juste avant sa mort en 1982. Il dessine sans complaisance le portrait fouillé d’un antihéros – un homme qui lui ressemble ? – tourmenté, lâche souvent, émouvant parfois. Ce livre foisonnant mêle les thèmes et les genres : fantastique, suspense, roman gothique (malédictions, trésor, sectes), réflexions fortes (relativisme religieux, pollution, avortement, milieu universitaire, philosophie, Nietzsche surtout..), le tout à la troisième personne dans une langue très savante. Mais les multiples descriptions, pourtant riches, et les séquences inutiles étouffent la progression du récit dont le dénouement est décevant sinon délirant. Un roman très dense, très long.