Des larmes sous la pluie

États-Unis de la Terre, Madrid, 2109. Bruna Husky est une androïde, une « rep ». Comme tous ceux de son espèce, elle est « née » à vingt-cinq ans, dotée de faux souvenirs, et mourra d’un cancer foudroyant au bout de dix ans. Détective privée, elle est engagée par une association rep pour enquêter sur les morts suspectes de plusieurs androïdes. Elle-même a été attaquée par sa voisine devenue folle. S’agirait-il d’un complot monté par un parti extrémiste humain pour se débarrasser des androïdes ? Le policier qui la surveille est-il vraiment amical ? Cette anticipation présente un univers plausible, à l’ambiance sombre, qui dépayse peu : pollution, crise économique, insécurité, manque d’affection, montée des extrémismes et du racisme, sectarisme religieux ou idéologique. L’attachante héroïne, combattante surentraînée, est la digne émule des privés de la littérature policière : solitaire, alcoolique, minée par la mort de son compagnon. Au sein de l’intrigue, habilement menée par une romancière douée (Belle et sombre, NB juillet-août 2011), des simili rapports officiels renseignent sur le contexte historique. La tension monte en flèche dans cette aventure captivante qui s’interroge sur le temps, la mémoire, la valeur de la vie et la mort.