Le luxe, l’argent et la propreté sont pour la mère de Hal des valeurs primordiales. Jusqu’à l’obsession. Inutile de dire que le rêve de l’enfant, recevoir un chien pour son anniversaire, a peu de chance de se réaliser. Son père, en déplacements constants, décide de lui faire plaisir et s’adresse à une agence qui loue des chiens pour trois ou quatre jours. Mais il se garde bien d’en informer son fils. Quand Hal découvre la supercherie, il est effondré. Après avoir retrouvé son chien, il fugue, accompagné d’une amie ; destination ses grands-parents, plus chaleureux et compréhensifs.
L’univers sophistiqué et glacial des premières pages est vite effacé. L’aventure commence, les péripéties s’enchaînent, riches de rencontres imprévues, le suspense est permanent. La caricature très britannique des parents n’est pas sans rappeler certains personnages de Roald Dahl ; elle souligne le manque affectif des enfants qui ont tout, sauf la présence et l’écoute de ceux qui les aiment, certes, mais avec maladresse. Le héros réagit, le récit de sa cavale, volontairement peu crédible, crée émotion, bonne humeur et dynamisme, mêlés à une pincée d’angoisse.