Novembre 1914. Au fond d’une tranchée, Jean de Miremont meurt dans les bras de Louis Gémon. Épris tous deux d’écriture, ils vivaient une amitié fraternelle. Grièvement blessé, Louis n’a qu’une préoccupation : faire reconnaître et publier le recueil de poèmes laissé par son ami. Une obstination qui le conduit à travers le paysage littéraire de l’époque : écrivains disparus dans la tourmente ou célébrités de l’entre-deux-guerres. Avec Olivier (NB avril 2011), Jérôme Garcin imaginait ce qu’aurait pu être la vie avec son jumeau disparu. Il reprend cette interrogation sur les destins brisés et les talents fauchés avant d’éclore. Il effectue une plongée savoureuse mais sans indulgence dans le monde des lettres, son univers de prédilection. À noter des dialogues pittoresques avec François Mauriac, Gabriel Fauré ou Bernard Grasset. Des figures attachantes, finement décrites évoluent dans une intrigue où la fiction rejoint l’Histoire. Cette réflexion amère, non dépourvue d’humour, sur la relativité de la réussite et la vanité de la notoriété, au style alerte et élégant, se déguste avec plaisir.
Bleus horizons
GARCIN Jérôme