Ville close

Julien Collardeau, journaliste gastronomique parisien, quitte tout et croit trouver refuge à Richelieu où, jeune, il a vécu une relation amoureuse avec sa tante. Son parfum, ses cigarettes, son rire habitent encore la vieille demeure où il s’installe. Le spleen le gagne. Pour s’en distraire, il se plonge dans un ouvrage érudit sur l’histoire de la cité et de son créateur, le Cardinal – qui a voulu cette « ville close » de murs, aujourd’hui prison à ciel ouvert des passions et des vices cachés de ses habitants. Rencontres étranges, découvertes macabres, lettres anonymes… Heureusement, il fait la connaissance de Jeanne qui est bien vivante, elle ! Visages hagards et regards fuyants, décrits d’une plume alerte et dans une langue imagée, composent l’atmosphère étouffante de ce nouveau roman de Franck Maubert (Le dernier modèle, NB juillet 2012). Là encore se mêlent l’évocation du passé et les aventures présentes. Approche vivante du cardinal-duc, l’homme, l’amateur d’art, le constructeur, l’éminence grise comme sa ville enfermée dans ses remparts. Contraste intéressant entre l’inertie du lieu et des gens et la recette fascinante de la purée Soubise ! Mais on s’égare parfois dans les trois histoires conjointes du Cardinal, de la cité et de ses mystères.