Pour mettre sa femme et son fils de trois ans à l’abri des dangers de la mégapole new-yorkaise, Solomon Kugel s’installe à Stockton, à la campagne où un pyromane sévit depuis peu. Bravant l’opposition de son épouse, il accueille sa mère – au seuil de la mort depuis déjà longtemps – qui se prend pour une victime de l’Holocauste qu’elle n’a jamais connu. Dérangé la nuit par un tapotement incessant, il découvre au grenier une horrible petite vieille qui se présente : Anne Frank !… Après un premier livre autobiographique (La lamentation du prépuce, NB avril 2008) et des nouvelles (Attention, Dieu méchant, NB novembre 2009), Shalom Auslander écrit une fiction pleine d’humour délirant, iconoclaste, parfois teinté de pessimisme. Il réussit à faire rire avec l’Holocauste grâce à un héros touchant et exaspérant par sa gentillesse excessive, sa capacité à attirer les catastrophes, son goût du malheur, et qui fait sienne la sentence de son analyste : « L’espoir, cette tragédie ». Dommage cependant que ce roman soit un peu long, répétitif et même un peu lourd parfois.
L’espoir, cette tragédie
AUSLANDER Shalom